Son sacre est encore tout frais. Le 8 novembre dernier, Oumar Kane, plus connu sous le nom de Reug Reug, est devenu le premier Sénégalais champion du monde des poids lourds en MMA au sein de l’organisation ONE Championship. Un triomphe historique obtenu après cinq rounds intenses face au coriace Anatoly Malykhin. Un succès l’a immédiatement propulsé au rang des grandes stars africaines du MMA. Sans perdre de temps, car il faut battre le fer quand il est chaud, il a pris d’assaut les réseaux sociaux, exprimant un rêve de confrontation au sommet avec Francis Ngannou, ancien champion de l’UFC et actuel poids lourd de la PFL (Professional Fighters League).
Ngannou, un affrontement difficilement réalisable
« Faisons le plus grand combat de l’histoire du continent africain », a-t-il proclamé. Pour Reug Reug, affronter Ngannou serait plus qu’un simple duel ; ce serait l’opportunité de faire entrer le MMA africain dans l’histoire. Ce rêve est beau et représenterait aussi une opportunité tant sur le plan sportif que financier, mais il est aussi risqué : l’écart de niveau entre les deux athlètes est réel. Et pour un champion encore jeune dans le monde du MMA, est-ce le bon moment pour viser aussi haut ?
Pour Habib Diabong, il ne faudrait pas brûler les étapes. L’entraîneur et coach de MMA insiste sur la nécessité de patience et de progression. « Francis Ngannou, c’est un autre niveau », prévient-il dans un entretien avec Wiwsport. Pour Diabong, Reug Reug doit d’abord parfaire ses compétences, notamment en boxe anglaise et en techniques de soumission, avant de se frotter à l’un des plus grands noms du MMA. « J’aime bien Reug Reug et on est fier de lui mais pour moi c’est trop tôt, beaucoup trop tôt (…) Pour le moment je conseille à Reug Reug de travailler pour se perfectionner surtout dans le domaine de la boxe anglaise et la soumission. Il est fort dans la lutte au sol mais il doit progresser encore. Ngannou est tout là haut et actuellement entre les deux, il n’y a pas le photo », tranche t-il.
Une revanche contre Malykhin ? Le défi de la catégorie inférieure
Pourtant, Reug Reug n’entend pas relâcher ses ambitions. Plutôt que de viser directement Ngannou, il pourrait envisager un autre défi de taille : une revanche contre Anatoly Malykhin, mais cette fois dans une catégorie de poids inférieure. Le champion sénégalais est prêt à perdre jusqu’à 20 kg pour affronter le Russe dans la catégorie des 100 kg, lui prendre à nouveau une ceinture et montrer qu’il est capable de le dominer ailleurs que chez les lourds. Cette stratégie, plus accessible et tout aussi valorisante, pourrait l’aider à renforcer sa notoriété et à élargir son palmarès sans pour autant précipiter son ascension.
La lutte sénégalaise, un retour aux racines
Dans cette course vers la gloire en MMA, Reug Reug n’oublie pas pour autant ses origines. Champion de lutte sénégalaise, il a d’ailleurs un combat prévu le 1er janvier prochain contre Boy Niang 2, l’un des lutteurs les plus populaires du pays. Cet affrontement, très attendu par le public sénégalais, rappelle que Reug Reug reste attaché à sa discipline d’origine. Mais si la lutte incarne ses racines et sa fierté, elle ne peut rivaliser avec la reconnaissance et les revenus conséquents du MMA. Les cachets et surtout les revenus qu’il arrive à conserver pour lui étant bien plus intéressants. L’association simultanée entre les deux disciplines pourrait vite devenir un dilemme pour le nouveau champion du ONE Championship.
Un avenir à réfléchir et écrire avec soin
Reug Reug se retrouve donc à un tournant de sa carrière. Entre l’ambition de dominer le MMA mondial et son attachement à la lutte sénégalaise, le chemin qu’il choisira aura des répercussions majeures pour sa trajectoire. Sa victoire contre Malykhin lui a apporté une visibilité incontestable et lui a ouvert la voie vers de nouveaux challenges. Mais pour franchir les étapes suivantes, le champion sénégalais devra faire des choix stratégiques. En structurant son ascension et en affinant ses compétences, il pourrait bien réaliser son rêve de marquer l’histoire du MMA et du sport africain.
L’article est apparu en premier sur Sport News Africa.