SNA : Quelle analyse faites-vous à l’issue de ce 35e Tour du Faso ?
Martin Sawadogo : Le Tour s’est très bien déroulé tant au plan technique que tactique. Dans l’ensemble nous sommes fiers. Nous avons eu des commissaires et des présidents de jury qui ont bien géré la course jusqu’à la fin dans le respect strict du règlement de l’Union Cycliste International (UCI). On a également eu droit aux résultats à temps. La course aussi a été bien relevée avec des Marocains, des Belges, des Néerlandais, le réveil des Russes. À part le maillot jaune enlevé par le Maroc, il y a eu cette bagarre pour le maillot vert entre les Camerounais, les Russes, les aliens.
SNA : Quel bilan faites-vous de la participation des Étalons Cyclistes du Burkina ?
Martin Sawadogo : Nous sommes 5ème au classement général final individuel, nous avons eu le maillot de la combativité, on a animé la course. Mais l’objectif n’est pas atteint. Notre premier objectif était de conserver le maillot jaune remporté l’année dernière par Paul Daumont. On a été piégé dès la première étape par les Marocains avec un écart considérable de 2min 09sec. Passé ça, nous nous sommes réorganisés pour chasser des victoires d’étapes. Ce qu’on a fait lors de la 6ème étape à Bobo-Dioulasso avec Wahabou Bouda. Avec la hauteur de la compétition on n’est pas arrivé. Il faut retenir que l’adversaire était plus fort que nous. Il faut avoir l’esprit fair-play pour accepter cela.
Lire aussi : Maroc et El Kouraji en force, polémique UCI, coureurs russes… les enseignements du Tour du Faso 2024
SNA : L’absence de Paul Daumont, vainqueur du Tour du Faso 2023, a-t-elle joué sur votre équipe ?
Martin Sawadogo : Je l’ai toujours dit qu’avec Paul Daumont il y a un niveau assez acceptable. On a tous remarqué ça, qu’il nous a manqué. Nous avons eu ce que nous avons eu sans Paul Daumont.
Un mot sur le vainqueur de ce 35ème Tour, le Marocain El Kouraji Mohcine ?
Je le connais très bien. Il est très dynamique et roule fort. Leur équipe a une tactique qui consiste à protéger le maillot jaune. C’est ça qui les a sauvé des mains des Russes qui ont tenté de récupérer le maillot. Tout compte fait, El Kouraji Mohcine mérite amplement son titre ou son maillot jaune.
Parlez-nous de l’UCI et de cet incident qu’a connu le Tour cette année ?
L’UCI d’abord c’est l’Union Cycliste International. Créé en 1900 et qui coiffe les confédérations des cinq continents : l’Afrique, l’Amérique, l’Asie, l’Europe et l’Océanie. Donc avec notre fédération nous sommes soumis aux règles de l’UCI. À ce Tour du Faso 2024, une mesure disciplinaire que les gens ou confédérations, voire fédérations, doivent observer par rapport à l’affaire Ukraine et Russie. Et nous, le fait d’inviter les Russes, l’UCI n’était pas pour qu’ils prennent part au Tour Cycliste International du Faso parce qu’ils sont sous le coup de la sanction. Donc l’UCI a dit que par rapport à la sanction, nous on n’est pas d’accord qu’ils se présentent. Et comme ils ont couru lors de la première étape, l’UCI a dit, pas de problème. C’est nous qui avons amené notre président du jury pour venir couvrir le Tour. Nous, on le retire. Vous pouvez faire votre Tour mais sans lui. Ensuite, comme ça nous allons retirer l’UCI de votre Tour. Du coup, notre Tour du Faso classé en 2.2 au calendrier de l’UCI est déclassé selon la position de l’UCI.
Lire aussi : Tour du Faso : tensions autour de la présence d’une équipe russe, l’UCI sanctionne
Quel est votre commentaire face à la position de l’UCI ?
Je pense qu’il faut observer le règlement. Je ne vois pas le président de l’UCI que je connais très bien, un adepte de cyclisme, aller à l’encontre des efforts des pays ou des fédérations qui se battent beaucoup pour développer le cyclisme et autres. C’est vrai que tout pays à sa politique de développement sportif.
En attendant la sanction définitive, quelles sont les probables conséquences ?
Si on déclasse notre Tour du calendrier de l’UCI, c’est des points qu’on perd. Souvent l’UCI fait des dons, envoie des coureurs en stage et autres avantages qu’on va perdre. Le reste, les coureurs participeront aux tours des autres pays et même organisés par l’UCI. Ils n’ont pas fermé. Je ne vois pas les textes où ils ont fermé les coureurs aussi ne pourront plus participer aux tours inscrits au programme de l’UCI. L’UCI est là pour le développement et la promotion du cyclisme.
L’article est apparu en premier sur Sport News Africa.